La femme dans le développement et la paix – Ahmed Bajoaim

Au moment où les voix contradictoires se sont multipliées et où les divisions se sont intensifiées, le rôle de quatrième pouvoir dans la promotion des opportunités de paix et des valeurs de tolérance et de dialogue a été souligné. Les médias ne seront efficaces que s’il y a une participation de femme. La femme yéménite des médias est en mesure d’atteindre les groupes marginalisés et sous-représentés dans la société et de présenter leurs voix et leurs points de vue sur les questions qui les concernent. Tout ce qui précède restera incomplet si la société ne joue pas un rôle central dans le soutien à la femme, pour participer aux médias en raison de leur impact positif sur la société elle-même en mettant en lumière des questions oubliées et en les mettant au centre de l’opinion publique dans son ensemble.

Le rôle de la société yéménite dans le soutien à la participation de la femme aux médias est dans plusieurs facteurs, surtout la conscience sociétale de la participation des femmes dans tous les aspects de la vie, y compris les médias. Ainsi que la croyance de la société à l’importance de la présence de la femme à la cour de sa Majesté, à la lumière du conflit en cours dans le pays. Son rôle et son importance consistent à mettre en lumière les problèmes et les groupes les plus touchés par le conflit et à sensibiliser la société aux histoires humaines laissées par les parties en conflit. À la lumière de ce rapport, on découvrira le rôle que joue la société pour soutenir la participation de la femme yéménite dans les médias.

 Les opportunités disponibles

Salah Bouabis, vice-président du Syndicat des journalistes yéménites à Hadramaout, a déclaré que la société est la base pour motiver la femme, l’accepter et élargir sa participation, non seulement dans le secteur des médias, mais dans tous les secteurs et domaines de la vie en général. Cela vient du respect de la société pour la femme et de la reconnaissance de son rôle, car elle est la sœur de l’homme et la moitié de la société. Il y a également de nombreuses opportunités pour la femme yéménite compte tenu de la multiplicité des médias entre radio, télévision, presse et sites web. La voix féminine est entendue à la radio, acceptée à la télévision et lue dans le journal.

Il a ajouté : « À Hadramaout, en particulier, la femme a une présence forte et influente dans les médias, notamment à la radio, depuis sa création jusqu’à aujourd’hui, et même la direction de la radio officielle Mukalla a repris deux femmes. C’est une reconnaissance de son mérite et de son statut. De plus, les chaînes satellites nouvellement créées ont ouvert d’autres horizons à la femme, peut-être modestement et timidement, mais elle est présente en tant qu’animatrice, productrice, coordinatrice et gestionnaire de programmes. Il y a aussi des personnalités médiatiques et des journalistes distinguées qui se sont jointes au domaine des médias dans ses multiples domaines. Plus les institutions médiatiques se développent et deviennent efficaces, plus les opportunités de participation de la femme augmentent. Cela fait partie des rôles sociaux de soutenir la participation de la femme dans la presse et les médias ».

Pour sa part, Mohammed Haqs, journaliste, a expliqué que le soutien de la société à la participation de la femme dans les médias contribue à promouvoir une représentation équitable et la diversité des différents points de vue et expériences, et contribue à former une image équilibrée et globale de la société. En outre, la femme participant aux médias peut briser les restrictions et les défis rencontrés, fournir des modèles positifs aux femmes dans la société et contribuer à changer les stéréotypes dominants sur le rôle de la femme. Quant aux opportunités disponibles pour impliquer la femme dans les médias, elles sont vastes et nombreuses, même à la lumière du ralentissement économique au Yémen.

Haqs a ensuite énuméré quelques opportunités de carrière en déclarant : « Il y a aujourd’hui une variété d’emplois disponibles dans le domaine des médias, tels que presse, télévision et radio. Ces emplois offrent à la femme des opportunités de participer et d’influencer l’industrie de l’information et du contenu, en plus de l’espace des médias sociaux et des blogs qui donnent à la femme la possibilité d’exprimer ses opinions et ses idées et de les partager avec le public. Les femmes peuvent également utiliser ces canaux pour transmettre leurs messages et influencer les autres, ou pour montrer leur créativité, talents et capacités, ce qui améliore leur accès à des opportunités d’emploi prestigieuses dans divers médias, qu’ils soient yéménites ou étrangers, en toute simplicité et commodité ».

À cet égard, Basil Bamaes, journaliste, a souligné que l’importance du soutien de la société à la femme yéménite dans le domaine médiatique est dans le fait qu’elle représente une narratrice différente qui donne un caractère unique au matériel médiatique et en fait le centre de la couverture complète, surtout en ce qui concerne la femme elle-même. Les opportunités dans le domaine des médias sont offertes à la femme sur la base du facteur de compétence et de capacité à s’engager dans un travail professionnel par divers moyens, les opportunités pour la femme d’obtenir des emplois à la télévision sont plus grandes et plus disponibles que pour l’homme. De nombreux écrans de télévision yéménites manque de femmes parmi leurs membres, cela est dû aux coutumes et traditions, ainsi qu’à la culture sociétale, qui n’a pas aidé les femmes à émerger dans ce domaine, à l’exception des rares qui ont réussi à surmonter les barrières.

Pour sa part, Omar Al-Khamis, journaliste, a déclaré : « Nous ne pouvons nier que la femme fait partie intégrante de cette société et qu’elle est la partenaire de l’homme dans la construction et la reconstruction, dans la prospérité et la sévérité. Depuis des temps immémoriaux, elle a été active dans sa société et n’est pas quelque chose d’étrange ou de nouveau, mais il y a un complexe dans certaines sociétés qui ne voit pas que la femme est importante. Nous ne pouvons pas ignorer le rôle et l’importance de la femme dans la médecine, l’éducation, la politique et le commerce. Il est donc du devoir de la société de contribuer à la soutenir dans diverses disciplines, y compris les médias ».

Il a poursuivi : « En ce qui concerne les opportunités pour la femme yéménite dans le domaine des médias, elles sont nombreuses. Elle peut travailler à domicile ou en institution, dans la rédaction de nouvelles, le montage, la conception, la réalisation, l’enregistrement et la photographie. Elle travaillera dans tous les domaines des médias sans aucune obstruction au travail créatif dont les médias jouissent à certains moments et expérimentent à d’autres moments dans ce domaine. Elle réussit à tous comptes tant qu’elle a la volonté et la passion. Avec ces facteurs, elle peut surmonter tous les obstacles sociétaux ou d’autres et bénéficier du soutien moral que la femme reçoit dans diverses disciplines, y compris les médias, de la part des élites instruites, des universitaires et des philosophes qui considèrent la femme comme des partenaire active dans la société ».

 Des difficultés

Salah Bouabis estime que l’obstacle le plus important rencontré par la femme dans notre société yéménite est la vision sociale déficiente, nous vivons dans une société encore entravée par certaines idées fausses sur la femme. L’autre obstacle est la faiblesse des salaires dans les institutions médiatiques, cela touche non seulement la femme, mais aussi l’homme, compte tenu de la pauvreté et des conditions difficiles de vie dont souffre la majeure partie de la population de la République. De plus, la sécurité faible et la peur des personnes hostiles aux moyens d’action de cette femme.

Bouabis a souligné que le conflit durant depuis neuf ans au Yémen a conduit au rétrécissement de la liberté d’opinion et au refus d’accepter d’autres opinions, et que les parties en conflit mènent certaines pratiques contre leurs détracteurs. Toutes ces difficultés représentent des obstacles importants pour les journalistes au Yémen, surtout pour les femmes journalistes. Donc, ces facteurs suscitent la peur chez les familles de permettre à leurs filles de se lancer dans le domaine des médias, ce qui se traduit par une faible présence des femmes dans les médias yéménites par rapport aux hommes.

Haqs souligne que l’une des difficultés et des défis les plus importants de la femme yéménite des médias est sa négligence ou sa restriction dans l’accès à l’égalité des opportunités en matière d’emplois entrepreneurials ou créatives. Certains médias yéménites manquent également de représentation féminine aux postes de direction, ce qui peut entraîner des difficultés pour parvenir à un équilibre des pouvoirs entre les deux sexes au sein des médias. De plus, la faiblesse de la formation, de la qualification ainsi que la mise en pratique affectent naturellement les deux sexes. De plus, les attaques médiatiques, le langage dégradant et similaires poussent de nombreuses femmes à quitter cette profession.

Haqs a déclaré : « Les restrictions culturelles et sociales affectant la plupart des régions yéménites et la femme peuvent réduire ou limiter sa participation à divers médias. Les restrictions sociétales imposent à de nombreuses filles – peu importe leur talent et leur passion – de changer leur carrière dans les médias et de choisir d’autres disciplines qui ne sont pas forcément convaincues ou inadaptées, mais qui sont changées en vue de satisfaire la société même aux dépens de son avenir. Malheureusement, les restrictions sociétales ont commencé à contrôler l’avenir des filles, c’est l’une des difficultés qui limitent la participation de la femme dans les médias ».

Bamaes, pour sa part, a déclaré que les difficultés et les défis qui sont un obstacle à la participation de la femme dans les médias peuvent être subjectifs, c’est-à-dire que la passion et la volonté de la femme sont fragiles, ce qui permet à toute critique ou influence négative de la société de mettre fin à ses aspirations. Cela varie en fonction des personnalités et de leur capacité à réagir ; certaines considèrent ces critiques et messages négatifs comme un défi vers la réussite, ces personnalités ont souvent du succès, contrairement à celles dont les critiques de la société et les paroles impitoyables les détruisent.

Dans le même sens, Omar Al-Khamis a dit : « Certaines difficultés sont liées à la femme elle-même, en termes de famille et de société et à la sous-estimation de son rôle et de son importance. Certaines communautés au Yémen en général peuvent ne pas accepter le travail de la femme, mais aujourd’hui nous avons atteint un meilleur stade, surtout en ce qui concerne la femme dans les médias. D’un autre côté, certaines difficultés de la femme des médias dans son travail sont dans la difficulté de se rendre sur les sites et lors des événements, ainsi que de suivre l’évolution des événements. De plus, certaines institutions exploitent la femme en situation de besoin en la faisant travailler des heures supplémentaires sous pression physique et mentale ».

 Les traitements

Le syndicaliste Bouabis a déclaré que les solutions les plus importantes proposées par la société pour soutenir la participation de la femme dans les médias consistent à améliorer le niveau de salaire des femmes travaillant et à impliquer les filles dans des programmes de formation et de qualification pour accroître leurs capacités professionnelles et pratiques. En plus, sensibiliser la société à l’importance de la présence de la femme dans les différents médias et à ne pas influencer son choix, parce que c’est elle qui se voit à la bonne place, pas la société, et elle a tous les pouvoirs pour construire son avenir avec la spécialité qu’elle désire.

Pour sa part, Mohammed Haqs a énuméré plusieurs traitements pour renforcer la participation de la femme dans les médias, dont : Sensibiliser la société à l’importance de la participation de la femme dans les médias et éduquer sur ses droits et opportunités à travers des campagnes et des programmes de sensibilisation ciblant la société. En plus, encourager la femme et lui soutenir, que ce soit par les programmes de réadaptation et d’éducation ou en faisant des réseaux de soutien et des plateformes de communication et de coopération. En outre, il est essentiel de promouvoir la représentation des femmes dans les médias en leur confiant des postes de direction et en augmentant la supervision féminine. Il est également important de familiariser la société yéménite avec des modèles féminins réussis dans les médias et de mettre en lumière les histoires de réussite des femmes.

Bamaes estime que sensibiliser la femme aux médias et lui donner la liberté de mouvement en fonction de ses capacités et compétences sont des traitements importants qui aident la femme à participer au domaine des médias. La presse spécialisée du Yémen, s’occupant des affaires sociales, des arts et de la littérature, doit prêter attention à la femme journaliste qui ne consacre pas son travail médiatique à la question des disputes et des conflits.

Enfin, on peut dire que le rôle de la société dans le soutien à la participation de la femme dans le domaine des médias est dans l’importance du rôle actif que jouent les femmes au sein de la société. En outre, de nombreuses initiatives communautaires visent à renforcer la présence de la femme dans les médias, l’une des plus importantes est la formation professionnelle. De plus, les médias eux-mêmes jouent un rôle essentiel dans la promotion de la participation de la femme en proposant des programmes et des reportages mettant en lumière les expériences réussies de la femme yéménite dans les médias.