La femme dans le développement et la paix – Hebah Mohammed

 

La femme yéménite continue de lutter face aux plus grandes difficultés sociétales et sécuritaires et de les surmonter avec courage et forte volonté, pour atteindre ses objectifs et prouver à tous ses capacités dans tous les domaines monopolisés par l’homme, notamment dans le domaine politique et diplomatique. Les conflits en cours au Yémen ont jeté leur ombre sur tous les membres de la société, surtout sur les femmes, mais il y a des modèles féminins ont prouvé à la société yéménite et au monde qu’elles sont capables de bien participer dans au corps diplomatique et aux relations internationales.

Dans ce rapport, nous soulignons le rôle de la femme yéménite dans le corps diplomatique à renforcer les relations internationales et passons en revue un certain nombre d’éminentes diplomates yéménites, leurs réalisations et leurs défis dans le travail diplomatique.

La femme yéménite et le voyage de résilience

La femme yéménite a brillé ces dernières années dans le domaine diplomatique et a eu un impact clair et visible sur la communauté internationale, malgré l’impact des forts conflits au Yémen. Elle a obtenu une présence honorable et de belles réalisations grâce à sa constance et ses succès dans divers domaines depuis des décennies dans des secteurs complexes, tels que le travail diplomatique, politique et économique. Elle a également pu participer à diverses questions sociétales au niveau interne pour faire une image claire de la réalité locale et la présenter à la communauté internationale.

Au cours des dernières décennies, la femme yéménite a fait une présence importante dans divers domaines de la vie publique, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’économie et du social. Ce qui a renforcé son désir de continuer à prendre des mesures diligentes vers l’autonomisation politique et diplomatique, ce qui a constitué pour elle un tournant radical, à la lumière des obstacles sociétaux et des traditions complexes qui contrôlent la vie de la femme. En 2001, la femme yéménite a été élue membres du Parlement, choisie dans le domaine législatif et nommée à divers postes professionnels. Malgré cette réussite accompagnée de longues difficultés, la participation de femme yéménite au corps diplomatique est encore très faible, et les nominations en tant qu’ambassadrice représentant le Yémen à l’étranger sont limitées.

Il y a de nombreuses études sur le travail de la femme yéménite dans le corps diplomatique et son impact sur les relations internationales, confirmant que la femme yéménite à de nombreux défis sur son chemin vers l’autonomisation politique et diplomatique, dont les plus importants sont : Les coutumes et traditions qui limitent son rôle dans la sphère publique et une faible prise de conscience de l’importance de la participation de la femme à la prise de décision. Aussi, la décision et le manque de soutien de certains autorités officielles et sociétales, malgré ses capacités à participer activement à la construction de l’avenir du Yémen et à travailler parvenir à un développement durable du pays au niveau international.

Laila Lutf Al-Thour, secrétaire générale adjointe du présidant du bureau politique et des relations du Parti arabe de l’espoir, explique que la participation de la femme yéménite reste très limitée dans le domaine diplomatique gouvernemental, malgré la présence d’un grand nombre de femmes qualifiées pour entrer dans ce domaine. Depuis le déclenchement de la Révolution du 26 septembre, il y avait beaucoup de femmes dans l’arène politique, malgré les conditions sociétales difficiles de cette période, mais la participation était très limitée et faible, ce qui à son tour a conduit à restreindre la participation des femmes aux centres de prise de décision et à les priver de leur droit de participer à l’extérieur au sein des missions diplomatiques des différentes ambassades yéménites à l’étranger.

Elle a également ajouté que la présence des femmes dans le travail diplomatique était en tant qu’employées dans les départements des attachés, et que leur nombre ne dépassait pas les doigts d’une main. Puisque l’on constate que la représentation politique et diplomatique des femmes ne dépassait pas 1% contre 99% pour l’homme. C’est pourquoi on appelle à reconsidérer le pourcentage de femmes travaillant dans le domaine diplomatique, surtout pendant cette situation actuelle. L’histoire du Yémen a de modèles féminins à succès dans divers domaines, y compris le domaine diplomatique, certaines femmes ont atteint des postes de direction élevés, ce qui confirme la capacité de la femme yéménite à prouver sa valeur dans n’importe quel domaine de son choix.

Concernant la question de savoir s’il y a eu des progrès significatifs dans l’augmentation de la représentation de la femme diplomatique aux postes élevés et aux clés stratégiques, Laila Lutf a indiqué que malgré certains progrès, les femmes représentent encore un très faible pourcentage des diplomates yéménites occupant des postes élevés et des clés stratégiques, en particulier par rapport au grand nombre de femmes dirigeantes au Yémen travaillant dans de nombreuses organisations politiques, de défense des droits, économiques et de la société civile, qui ont prouvé leur valeur en représentant le Yémen dans divers domaines et la consolidation de la paix.

Elle souligne également que, à ce jour, les femmes leaders ont démontré et fortement soutenu la question du Yémen dans divers forums internationaux, augmentant avec succès le niveau du soutien politique et financier international (les aides internationales) et de la construction de la paix. Cependant, il reste un niveau important de déni de ce rôle et un processus systématique d’exclusion des femmes leaders de toutes les nominations politiques et diplomatiques.

Malgré les défis rencontrés, les femmes leaders yéménites ont prouvé leur capacité à influencer diverses questions internationales liées au Yémen. Elles ont participé activement aux conférences et séminaires internationaux et ont réussi à faire entendre la voix du Yémen au monde dans divers domaines.

 Le rôle de la femme yéménite dans le travail diplomatique et les relations internationales

Laila Al-Thour a mentionné dans sa parole que depuis le début du conflit en cours au Yémen, un certain nombre de femmes leaders yéménites ont été nommées ambassadrices ou à des postes élevés dans des ambassades dans un certain nombre de pays, notamment en Pologne, en Hongrie, et en Jordanie. Malgré leur petit nombre, cela est comme une étape importante dans l’histoire du travail diplomatique au Yémen, à la lumière des circonstances difficiles au Yémen, cette étape représente un bon début pour construire un avenir brillant pour les femmes en ce domaine.

Elle confirme que les femmes leaders yéménites ont prouvé leur capacité à réussir dans le travail diplomatique et ont obtenu de nombreux résultats, par exemple en donnant suite aux cas de pertes subies par les Yéménites en Pologne et en Ukraine, qui ont été suivis par l’ambassadrice yéménite en Pologne, Dr. Mervat Mojali, ayant suivi cette question, en coordination avec les autorités officielles. Ce qui confirme que la femme a réussi efficacement à résoudre tous les problèmes sans exception et à participer à la construction d’un avenir meilleur pour le Yémen.

Le taux de participation de la femme yéménite au travail diplomatique

La participation de la femme yéménite au travail diplomatique est encore très faible, cette faible représentation souligne la nécessité d’accroître la participation des femmes dans ce domaine important, surtout à la lumière des circonstances actuelles au Yémen.

Maha Awad, présidente de la Fondation Wogood humaine et du Sommet des femmes à Aden, confirme que selon les données du ministère des Affaires étrangères en 2018, elle a clairement indiqué que la représentation des femmes dans le corps diplomatique est très faible, il n’y a actuellement que trois femmes ambassadrices. Ces données incluent également les ambassadrices à la retraite, ce qui confirme le faible nombre de femmes dans ce domaine.

Elle a également expliqué que, compte tenu du processus de négociation post-conflit, la résolution 2216 du Conseil de sécurité n’était pas sensible au genre et que la participation des femmes au troisième cycle de négociations au Koweït en 2016 était limitée à trois femmes seulement, soit un taux de 10%.

Maha Awad a déclaré : Bien que les résultats de la Conférence de dialogue national aient stipulé que la participation des femmes ne devrait pas être inférieure à 30%, la réalité dit le contraire, notamment dans le processus de nomination. Depuis 2014, seules trois femmes ministres ont été nommées au sein du gouvernement compétent, elles représentent 7% de ce qui a été convenu. En 2015, seules deux femmes ministres ont été nommées, tandis que ce pourcentage a diminué avec le changement de gouvernement en 2018 jusqu’à atteindre une marginalisation absolue, notamment lors de la formation du gouvernement compétent en 2020, dans lequel les femmes ont été confrontées à une violation du droit à l’égalité en marginalisant et en excluant leur droit à une participation politique et diplomatique à 0%.

De son côté, Wedad Al-Badwi, journaliste et militante des droits humains, soulignant qu’il n’y a pas un nombre suffisant de femmes nommées dans la diplomatie yéménite affiliées au ministère des Affaires étrangères ou officiellement comme ambassadrices, cela est dû au manque de confiance dans les femmes assumant de grandes responsabilités, en particulier dans des circonstances aussi exceptionnelles. Les femmes ressentent cette injustice que leur rôle n’existe pas officiellement, il n’y a que trois femmes ambassadrices, dont l’ambassadrice Mervat Mojali, considérée comme une militante et l’ambassadrice du Yémen en Pologne, en plus de Sahar Ghanem, ambassadrice du Yémen aux Pays-Bas, en plus de son travail en tant qu’ambassadrice non-résidente en Norvège et en Suède, et l’ambassadrice Ismahan Abdelhamid, ambassadeur du Yémen en Italie.

Elle explique également que l’ambassadrice yéménite Sahar Ghanem a pu jouer un rôle positif et honorable en représentant la femme yéménite dans les forums internationaux et qu’outre sa présence en tant que représentante du Yémen. Elle a démontré sa présence d’une manière efficace et influente qui convient aux femmes yéménites dans les forums et réunions internationaux, en particulier lors de la conférence du Forum international du Yémen.

Al-Badwi a souligné que la femme yéménite travaillant dans le domaine diplomatique étaient également capables de s’attaquer aux questions des femmes, des jeunes, de la société civile et de l’État, et que la femme était bien représentée en termes de présentation, de performance, de présence et de charisme. Cependant, il n’y a pas une liste suffisante de femmes dans les Affaires étrangères, on espère avoir davantage de femmes yéménites dans le travail diplomatique, en raison de leur capacité en tant qu’ambassadrice à protéger les intérêts de la nation, tout comme les hommes.

 Les facteurs du déclin de la participation de la femme au travail diplomatique

Certains facteurs expliquent le faible taux de participation de la femme au travail diplomatique et l’incapacité d’atteindre l’équilibre entre les deux sexes dans ce domaine. La participation de la femme au travail diplomatique est encore très faible, malgré ses compétences et son potentiel, car certains l’attribuent à l’opposition de la société.

Laila Al-Thour a constaté, à travers son expérience dans la résolution des conflits et dans les dossiers des prisonniers et détenus, que la société accueille favorablement la présence de femmes à des postes de direction, y compris dans le travail diplomatique. D’autre part, certains trouvent que la société est le seul obstructionniste, ce récit est incorrect.

Laila souligne également que la principale raison du déclin de la participation de la femme au travail diplomatique et aux postes de décision est l’absence de décision politique appropriée et que la société n’était pas opposée à la nomination d’une femme à un poste politique ou diplomatique. En matière d’équilibre entre les deux sexes dans le travail diplomatique, les autorités concernées doivent prendre des mesures concrètes pour créer un environnement propice à la participation des femmes au travail diplomatique.

Elle explique que les dirigeants politiques masculins appartenant à diverses factions rivalisent pour les postes de pouvoir, mais ne soutiennent pas la participation de la femme dans le travail politique et diplomatique en tant qu’actrice efficace dans la construction de la nation. On les voit négliger le droit des femmes leaders à participer sous divers prétextes.

Elle souligne également que traiter les femmes comme des concurrentes plutôt que comme des partenaires est l’une des principales causes de l’exclusion des femmes et de l’injustice sociale, ce qui conduit à la détérioration de la société. De plus, des campagnes délibérées sont menées contre les femmes au lieu de les encourager en tant que partenaires actives pour servir la société et la nation en général. Des campagnes visant à diffuser des informations trompeuses et extrémistes contre les femmes sont en cours. On appelle donc toutes les parties concernées à soutenir la participation des femmes dans le travail diplomatique et à fournir des opportunités égales aux femmes et aux hommes pour accéder à des postes de haut niveau afin de construire un avenir meilleur pour le Yémen.