La femme dans le développement et la paix – Yomna Ahmed

 

Le travail diplomatique peut être défini comme les efforts déployés par un État pour négocier et coordonner ses relations avec d’autres États et organisations internationales. Il se concentre sur la réalisation des intérêts nationaux et internationaux, la résolution pacifique des conflits politiques, la promotion de la démocratie et des droits de l’homme, ainsi que le respect du droit international et des traités internationaux. Ces tâches diplomatiques sont confiées à des diplomates sélectionnés et mandatés par le gouvernement ou les institutions diplomatiques.

Au Yémen, ces dernières années, il y a eu un besoin urgent de diplomatie, surtout avec le début des conflits et des crises politiques. Les diplomates peuvent jouer un rôle crucial dans la résolution des conflits et la recherche de solutions politiques à la crise yéménite. Cela peut se faire en renforçant la négociation, le dialogue et en rapprochant les points de vue des parties en conflit, tout en sécurisant un soutien international pour les efforts visant à instaurer la paix et la stabilité au Yémen.

De là découle l’importance de renforcer le rôle de la femme yéménite dans le domaine diplomatique, car sa participation peut contribuer à renforcer le processus diplomatique. En effet, la femme yéménite a prouvé sa capacité à négocier et à dialoguer de manière constructive. De plus, renforcer le rôle de la femme yéménite dans le travail diplomatique contribue à promouvoir la participation féminine à la prise de décision et à renforcer l’égalité des sexes au Yémen. Cependant, malgré l’importance du rôle que la femme yéménite peut jouer dans le processus diplomatique, elle continue de faire face à de nombreux défis et difficultés qui entravent son travail dans le domaine diplomatique.

Suite à cela, l’Unité d’information et de sondage de YIC a mené un sondage intitulé « La Femme dans la Diplomatie au Yémen » afin de recueillir les opinions d’un échantillon de la société yéménite sur l’importance du travail des femmes dans le corps diplomatique au Yémen et sur les principaux problèmes auxquels elles sont confrontées.

Le sondage a été mené sur un échantillon de recherche de 143 personnes, avec une majorité de participants masculins à hauteur de 53,5% contre 46,5% de participants féminins. Les tranches d’âge des enquêtés étaient variées, avec 30,2% d’entre eux appartenant à la catégorie des jeunes âgés de 26 à 35 ans, 23,3% dans la tranche d’âge de 36 à 45 ans, et également 23,3% dans la tranche d’âge de 46 à 65 ans. Une proportion de 16,2% appartenait à la tranche d’âge de 18 à 25 ans, et 7% étaient âgés de plus de 65 ans.

En ce qui concerne le niveau d’éducation, la majorité des participants étaient titulaires d’un baccalauréat, représentant 41,9%, suivis par ceux ayant des diplômes universitaires supérieurs à hauteur de 30,2%. Ensuite, 20,9% étaient des étudiants universitaires, tandis que seulement 7% étaient titulaires d’un diplôme d’études secondaires générales.

En ce qui concerne la portée géographique de l’enquête, l’échantillon provenait de onze gouvernorats différents, à savoir : Sana’a avec un taux de 18,6%, Taïz avec un taux de 18,6%, Aden avec un taux de 18,6%, Hadramaout avec un taux de 14%, Al-Mahra avec un taux de 9,2%, et un taux de 4,7% pour chaque gouvernorat de Dhamar, Al-Hodeïda, et Lahij. En revanche, seuls 2,3% provenaient de chaque gouvernorat de Shabwa, Ibb, et Socotra.

Les résultats principaux

Au début, 90,6% des participants à l’enquête ont évalué le niveau de participation des femmes dans le corps diplomatique comme étant faible, tandis que 9,4% des participants l’ont évalué entre moyen et élevé.

Cependant, 67,4% des répondants estiment que la présence des femmes dans le corps diplomatique au Yémen est très importante. De plus, 25,6% des participants considèrent que travailler dans le corps diplomatique est important, tandis que les 7% restants estiment que le travail des femmes dans ce domaine n’est pas important.

Les répondants estiment que l’importance de la participation des femmes yéménites dans le corps diplomatique réside dans leurs contributions remarquables dans ce domaine. Selon eux, parmi ces contributions* :

  • Représenter le Yémen dans les organisations internationales, avec un pourcentage de 76,7%.
  • Participer aux missions de paix et fournir une aide humanitaire, avec un pourcentage de 60,5%.
  • Participer aux négociations et aux dialogues internationaux, avec un pourcentage de 37,2%.
  • Conclure des accords internationaux, avec un pourcentage de 11,6%.

Quant à l’égalité des chances d’emploi entre les femmes yéménites et les hommes dans le domaine diplomatique, 97% des participants estiment qu’elles ne bénéficient pas des mêmes opportunités. Quant aux 3% restants, ils ont exprimé le contraire.

Pour ce qui est des défis et des difficultés auxquels les femmes sont confrontées dans le domaine diplomatique, voici les réponses des participant* :

  • Discrimination de genre, à hauteur de 69,8%.
  • Restrictions de déplacement et de travail à l’étranger, à hauteur de 69,8%.
  • Stéréotypes sur le rôle des femmes dans la société, à hauteur de 58,1%.
  • Manque de soutien et de formation, à hauteur de 48,8%.

En conclusion, les participants à l’enquête considèrent que les femmes yéménites peuvent jouer un rôle crucial dans le renforcement du travail diplomatique au Yémen. Leur engagement dans ce domaine contribuera à promouvoir le règlement des conflits et à réaliser la stabilité et la paix dans le pays. Cela nécessite la mise à disposition d’opportunités appropriées pour leur formation et le développement de leurs compétences en matière de négociation et de dialogue. Il est également crucial de sensibiliser à l’importance du rôle des femmes dans la diplomatie et de les encourager à participer activement au travail diplomatique à tous les niveaux, que ce soit au Yémen ou dans la communauté internationale. De plus, la communauté internationale doit être encouragée à soutenir et à autonomiser les femmes yéménites dans le domaine de la diplomatie en leur fournissant le soutien financier, technique et politique nécessaire.

 

 

* Une question à choix multiples a été analysée, chaque réponse à cette question – considérée comme un échantillon distinct – a été évaluée à un pourcentage estimé à 100%.