Alia Mohammed – La Femme dans le Développement et la Paix

 

Le monde a connu au cours des dernières années une véritable révolution numérique et des transformations technologiques accélérées ayant ouvert de nouveaux horizons dans différents domaines de la vie, y compris dans le secteur de l’enseignement supérieur. Ces transformations ont offert davantage d’opportunités aux femmes de participer et d’être représentées dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, ont contribué à la réalisation de l’égalité entre les deux sexes dans le domaine académique, et ont fourni des options d’enseignement à distance dans de nombreuses universités.

Les évolutions technologiques ont contribué à l’autonomisation académique et de recherche des femmes, en leur fournissant de nouvelles compétences et des outils avancés. Ce rapport présentera comment ces évolutions ont influencé le parcours éducatif et de recherche des femmes, les perspectives d’avenir qui les attendent, ainsi que leurs défis rencontrés à la lumière de ces changements.

 

Une participation active

Arwa Yahia Al-Iryani, professeure associée en technologie de l’information et chercheuse universitaire, a affirmé que la technologie a élargi les horizons de l’enseignement supérieur pour les femmes, leur permettant d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires à leur développement académique et professionnel. Elle a également fourni des outils et des plateformes d’apprentissage en ligne, facilitant ainsi l’accès des femmes à l’enseignement supérieur, surtout pour celles ayant des obstacles géographiques ou sociaux pour s’inscrire dans les universités traditionnelles.

Elle a ajouté que les plateformes d’éducation en ligne ouvertes (MOOC) ont joué un rôle important dans le processus de qualification et de développement des connaissances. En ce qui concerne l’évolution des programmes d’études, la technologie a aidé à moderniser les programmes et à les rendre plus efficaces et flexibles, contribuant ainsi à stimuler la pensée critique et créative des étudiantes, ainsi que l’utilisation d’outils numériques tels que les logiciels éducatifs et la simulation virtuelle.

Mme. Al-Iryani a indiqué que la technologie a renforcé la compréhension des concepts scientifiques par les étudiantes et les a encouragées à participer de manière plus active. Le résultat a été, au cours des cinq dernières années, une augmentation du nombre d’universitaires yéménites titulaires d’un doctorat en technologie de l’information, à la fois au Yémen et à l’étranger. De plus, la technologie a aidé les femmes yéménites à participer activement aux événements universitaires internationaux, tels que les conférences académiques et les ateliers scientifiques internationaux, dépassant ainsi les obstacles traditionnels qui entravaient auparavant leur participation.

Elle a également indiqué que les plateformes de réseaux sociaux et académiques, comme ResearchGate et LinkedIn, ont offert aux femmes chercheuses des opportunités de communiquer avec leurs pairs du monde entier, ce qui a contribué à établir une collaboration de recherche internationale. En parallèle, la flexibilité offerte par l’enseignement à distance et le travail à domicile a permis de mieux concilier vie personnelle et vie professionnelle.

 

Augmenter la communication et l’interaction académique

Aida Mohammed, titulaire d’un master en gestion de projet, estime que le Yémen a connu récemment des évolutions technologiques rapides qui ont contribué de manière significative à soutenir la participation des femmes yéménites dans l’enseignement supérieur, à renforcer leurs capacités d’apprentissage autonome et de flexibilité, et à accroître les opportunités de communication, d’interaction et d’apprentissage, et ce malgré les difficiles conditions que connaît le pays. De plus, les nouvelles méthodes pédagogiques comme l’apprentissage en ligne ont renforcé la participation des étudiants, hommes et femmes, au processus éducatif, et ont aidé les chercheuses à mener des évaluations et des sondages à distance de manière électronique moderne.

Elle a également souligné que les plateformes d’enseignement en ligne et les applications d’apprentissage à distance, comme Zoom et Google Salle de classe, ont permis à de nombreuses femmes de participer à des ateliers, des séminaires et des formations en ligne, ce qui a renforcé leur participation et leur interaction dans divers domaines, surtout dans le milieu académique au niveau mondial.

Mme. Aida a également souligné que l’accès aux ressources scientifiques est devenu plus facile qu’auparavant, grâce aux bibliothèques numériques, aux journaux et aux livres électroniques, ainsi qu’aux contenus scientifiques de valeur sous forme de vidéos et de présentations.

 

Les réseaux sociaux

Samia Al-Ahdal, spécialiste en gestion et planification de l’éducation, dit : « Les réseaux sociaux et l’ouverture technologique, comme toute nouvelle innovation, ont des aspects positifs, notamment en permettant d’accéder facilement aux connaissances et de les diffuser de manière égale à tous. Quiconque souhaite approfondir ses connaissances et apprendre comment y accéder davantage peut s’immerger davantage et rejoindre des groupes réunissant un grand nombre de scientifiques, de professeurs et d’étudiants ».

Elle ajoute : « Les groupes offrent la possibilité de débattre pour les intellectuels les plus forts et les arguments les plus solides, ce qui permet un apprentissage en toute liberté et tranquillité, surtout si ces sites sont utilisés dans des moments de repos et de calme, et n’imposent pas à l’utilisateur d’organiser le lieu ou de s’habiller, ce qui permet de participer, d’exprimer son opinion et d’apprendre à la maison sans aucune préparation ».

Dans le même contexte, concernant le rôle joué par les réseaux sociaux, les outils et les plateformes pour encourager les femmes à la pensée créative et au développement de leurs compétences dans divers domaines technologiques, Arwa Al-Iryani affirme que les réseaux sociaux, les outils et les plateformes en ligne jouent un rôle important pour encourager les femmes à la pensée créative et développer leurs compétences dans les différents domaines technologiques. Les réseaux sociaux permettent d’accéder à des communautés de soutien collaboratives et facilitent le contact avec des experts et des modèles inspirants dans divers champs scientifiques.

Elle ajoute : « Avant l’apparition des plateformes de réseaux sociaux, les limites de la connaissance et de l’échange d’expériences se cantonnaient souvent aux universités et aux événements locaux, ce qui confinait la circulation des idées dans un cadre étroit. Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, des idées créatives, de nouvelles expériences et connaissances ont pu émerger. Ces moyens ont également contribué à la diffusion des histoires de réussite des femmes dans le domaine technologique, ce qui a accru la sensibilisation et l’inspiration pour s’engager dans ce secteur ».

Mme. Al-Iryani estime également que les plateformes numériques offrant une variété de formations et d’ateliers en ligne ont ouvert de nombreuses opportunités de formation et de développement des compétences à distance. Cela a encouragé les femmes à saisir cette chance pour développer leurs compétences sans avoir à voyager ou à s’absenter de leurs responsabilités domestiques, tout en réduisant considérablement les coûts, notamment avec la disponibilité de formations gratuites.

Elle souligne également que ces plateformes ont proposé des formations innovantes qui n’étaient pas disponibles localement, ce qui a aidé les femmes à compléter leur formation dans les domaines qu’elles convoitent, surtout dans les secteurs technologiques et scientifiques. De plus, elles ont offert des opportunités de participer à des conférences internationales sans avoir à voyager, ce qui a contribué à soutenir la participation des femmes à la diffusion des connaissances aux niveaux local et international, leur permettant d’atteindre des réussites reconnues et remarquables.

 

Des avantages et inconvénients

Samia Al-Ahdal a souligné que la transformation numérique de l’éducation, malgré ses nombreux avantages, comporte également certains défis. Elle a particulièrement mis en lumière le rôle des réseaux sociaux dans le renforcement de l’aspect positif de cette transformation.

Elle voit que les réseaux sociaux offrent des opportunités d’apprentissage égales à tous les groupes, quel que soit leur milieu social, économique ou géographique. Ils donnent également accès à une énorme quantité d’informations spécialisées de haute qualité, ce qui enrichit le processus éducatif. De plus, ils proposent une vaste gamme d’applications servant à différents objectifs pédagogiques, encouragent la liberté d’expression et favorisent un environnement éducatif interactif. Ils permettent également aux étudiants de choisir les horaires et les lieux d’étude, loin des contraintes des salles de classe traditionnelles.

Elle a également ajouté que les aspects négatifs se manifestent dans la masse d’informations qui peut entraîner des problèmes de concentration et de focalisation sur les informations essentielles. De plus, la liberté d’expression excessive peut conduire à des commentaires négatifs ou offensants. Dans certaines régions, la faiblesse des connexions Internet peut également entraver l’utilisation pleine et entière de ces outils.

Les récentes évolutions technologiques au Yémen ont joué un rôle central dans l’autonomisation académique des femmes, le développement des programmes éducatifs dans divers domaines et spécialités, en élargissant leur participation dans l’enseignement supérieur et en accroissant leurs chances de réussite. La technologie a permis aux femmes d’accéder à de multiples ressources éducatives et d’interagir avec des experts de différents domaines, renforçant ainsi leurs capacités d’apprentissage autonome et d’innovation. Cette évolution est un indicateur prometteur pour l’avenir de l’enseignement supérieur au Yémen, car elle a permis aux femmes de jouer un rôle plus efficace dans la promotion du développement.