Afrah Borji – La Femme dans le Développement et la Paix
La femme est le noyau de la société et le pilier du progrès. Elle est mère, éducatrice, sœur et épouse, et joue un rôle central dans la construction de la famille et l’éducation des générations. Son influence s’étend à divers aspects de la vie, y compris l’enseignement supérieur et la recherche scientifique. Une femme dotée d’une éducation supérieure est capable de contribuer activement à la renaissance et au progrès de la société, en acquérant les connaissances et compétences nécessaires, en diffusant la sensibilisation et la culture, et en participant à divers domaines professionnels pour apporter des changements positifs dans la société.
« Le rôle de l’homme dans le domaine de l’éducation a toujours suscité beaucoup d’attention, tandis que le rôle de la femme et son impact profond sur ce secteur vital sont souvent négligés », a indiqué Yasmine Qadi, assistante à l’Université des sciences et de la technologie à Aden.
Elle a déclaré : « La femme dans l’enseignement supérieur n’est pas seulement une enseignante ou une étudiante, mais elle est un moteur essentiel pour le développement des compétences des jeunes. Grâce à ses compétences uniques, elle est capable d’autonomiser les jeunes, en particulier les filles, en leur fournissant les outils nécessaires pour faire face aux défis sociaux qui peuvent entraver leur parcours éducatif. De plus, elle a la capacité d’ouvrir de nouveaux horizons pour la recherche scientifique, en particulier dans les domaines des sciences humaines, comme les études féminines désormais disponibles à l’Université d’Aden, ce qui enrichit les connaissances et offre de nouvelles perspectives pour comprendre le monde ».
Qadi souligne également l’importance de l’égalité entre les rôles des hommes et des femmes dans le processus éducatif, en particulier dans les études supérieures. Elle indique que les capacités et les compétences des femmes ne sont pas inférieures à celles des hommes, et qu’elles sont capables d’apporter un changement positif considérable dans le domaine de l’enseignement supérieur. Elle insiste sur la nécessité de fournir des opportunités égales aux femmes pour participer à tous les aspects du processus éducatif, de l’enseignement et de la recherche à l’administration et à la prise de décision.
Saba Al-Adeemy, dentiste et assistante à l’Université d’Al-Hodeïda, partage son point de vue sur le rôle et la participation des femmes dans le secteur de l’enseignement supérieur en soulignant l’importance de l’autonomisation des femmes dans ce domaine vital.
Al-Adeemy considère que l’autonomisation des femmes dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique représente une étape nécessaire pour plusieurs raisons : Elle enforce les capacités et les compétences des femmes, leur permet de contribuer efficacement au développement de la société à différents niveaux, favorise l’égalité des sexes et brise les barrières de discrimination à l’égard des femmes. De plus, elle leur permet de résoudre les problèmes auxquels elles sont confrontées, tels que la violence contre les femmes et le mariage précoce, en trouvant des solutions efficaces. L’autonomisation des femmes enrichit également la société avec de nouvelles idées et perspectives, contribuant ainsi à son progrès et à sa prospérité.
Elle souligne également que la participation des femmes dans l’enseignement supérieur a connu des progrès notables ces dernières années, mais qu’il reste encore beaucoup à faire pour garantir qu’elles aient des opportunités égales et qu’elles participent pleinement à tous les aspects de ce secteur.
Pour sa part, le journaliste Ismaïl Al-Aghbari souligne l’importance cruciale de l’éducation des femmes dans la vie des communautés. Il indique que c’est le seul moyen de réaliser le développement culturel, économique et social, et d’avoir un impact positif sur la société.
Al-Aghbari estime que l’éducation des filles yéménites aux cycles supérieurs constitue la pierre angulaire du progrès et du changement. Il la considère comme un investissement dans l’énergie et les ressources humaines du Yémen, représentant un véritable tournant pour créer une société consciente et éduquée.
Il explique aussi que l’éducation des femmes a un impact positif sur les générations futures en leur fournissant les connaissances et compétences nécessaires pour réussir dans leur vie, ainsi qu’en inculquant des valeurs et principes positifs tels que la responsabilité, la justice et la tolérance. En soutenant et en encourageant l’éducation des hommes, nous soutenons l’individu et sa famille. Mais en soutenant l’éducation des filles et des femmes, nous soutenons l’ensemble de la société. Investir dans l’éducation des filles, c’est investir dans un avenir prometteur pour toute la communauté. Comme le dit le poète :
La mère est une école ; si tu la prépares,
Tu prépares une nation aux belles racines
Rôle prépondérant et participation active
Mme Yasmine Qadi partage avec nous son expérience inspirante dans le domaine de l’enseignement supérieur, en mettant en lumière son rôle et sa participation active dans ce secteur vital. Elle souligne que son parcours dans l’enseignement universitaire est relativement court (seulement deux ans), mais qu’en peu de temps, elle a réussi à établir une relation solide avec ses étudiants.
Elle donne un exemple en disant qu’auparavant, la plupart des enseignants dans les universités étaient des hommes âgés, ce qui rendait la communication avec les étudiants difficile. Cependant, avec l’augmentation du nombre d’enseignants et d’enseignantes dans les universités, il est devenu plus facile pour les étudiants de communiquer et de se sentir à l’aise en leur présence.
Il est nécessaire de créer un environnement qui favorise et renforce l’importance de l’éducation des femmes dans le domaine académique, afin d’augmenter leur présence dans le secteur des études supérieures. Cela permettra de réduire l’analphabétisme éducatif et d’accroître le niveau de sensibilisation des femmes dans le domaine de l’enseignement supérieur.
À ce sujet, Salah Al-Waasi, passionné par l’art lyrique, souligne que l’éducation, et particulièrement au Yémen, confère à la femme une personnalité forte et élève sa position dans la société. Elle l’équipe pour servir elle-même et ses enfants. En effet, éduquer une mère ou une femme, c’est éduquer toute une communauté.
De son côté, Howaida Salem, femme des médias, explique que plus une femme acquiert de connaissances, plus sa confiance en elle augmente, ainsi que son engagement envers son entourage. Elle éduque les générations et leur transmet intelligence et discernement. Ainsi, l’éducation des femmes dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est essentielle pour promouvoir l’innovation, la créativité, le progrès et les réalisations, tout en contribuant à l’égalité et à la justice avec les hommes, ce qui favorise le développement durable des sociétés.
Une perspective de jeunes pleine d’espoir
La femme joue un rôle crucial dans la construction et le progrès des sociétés. Par conséquent, renforcer sa participation dans le domaine de l’enseignement académique est essentiel pour atteindre le développement durable. Les jeunes peuvent également jouer un rôle positif dans ce domaine à travers diverses initiatives et activités.
Les jeunes peuvent contribuer de manière significative à offrir des opportunités aux femmes pour poursuivre leur éducation universitaire en soutenant des programmes et des bourses d’études dans les facultés, en fournissant des opportunités de bénévolat et de travail collaboratif, et en participant à des campagnes de sensibilisation et d’éducation. Ils peuvent également tirer parti de l’expertise et des talents des femmes en collaborant avec elles sur des projets de recherche et académiques, et en fournissant un soutien dans les domaines de la technologie et de l’innovation.
À partir de ce point de vue, Howaida Salem souligne l’importance du rôle des jeunes dans la promotion de la participation des femmes dans le domaine académique. Elle précise que la création d’opportunités pour les femmes de poursuivre leurs études universitaires, ainsi que le soutien et l’encouragement, constituent des éléments essentiels pour stimuler leur motivation et les aider à atteindre leurs objectifs.
De son côté, Al-Waasi souligne l’importance du rôle des jeunes dans la promotion de la participation des femmes dans le domaine académique. Il suggère la mise en place d’initiatives pour renforcer le rôle des femmes, telles que la création d’associations offrant un soutien financier aux femmes par le biais de bourses d’études.
Dans ce contexte, le journaliste Ala’a Faqira souligne que les jeunes jouent un rôle majeur dans la promotion de la participation académique des femmes, surtout avec le développement technologique et la prise de conscience croissante de l’importance de l’éducation des femmes.
Il souligne que le père, le frère et le mari sont devenus plus soutenants et aidants envers les femmes dans leur parcours éducatif, tant sur le plan matériel qu’émotionnel. De plus, les jeunes sont désormais plus conscients de l’importance de l’éducation des femmes et de l’obtention de diplômes comme un atout pour affronter les défis de la vie, qu’elles soient mariées ou non.
Il explique aussi que les jeunes se concentrent de plus en plus sur l’éducation des femmes, non seulement pour leur propre bénéfice, mais aussi pour les aider à élever les enfants et soutenir les familles à l’avenir. Les pères, frères et maris éduqués insistent sur l’importance pour les femmes d’acquérir des diplômes, considérant l’éducation comme une arme pour affronter les conditions de la vie.
« Par conséquent, le soutien et les encouragements que la femme reçoit de la part des membres masculins de sa famille lui permettent d’atteindre ce que les hommes dans la même famille ne pouvaient pas réaliser. Cela la pousse vers la réussite et le progrès scientifique, faisant d’elle une femme active et influente dans la société », selon Faqira.
Les défis
« Dans le contexte du conflit continu et de la détérioration des conditions économiques, la femme yéménite fait face à de nombreux défis qui entravent la poursuite de son éducation universitaire. Ces défis sont particulièrement lourds pour elle, étant donné qu’elle est perçue comme le maillon le plus faible de la société, malgré sa force et ses énormes potentialités », d’après Al-Waasi.
De son côté, Faqira explique : « Les conditions économiques auxquelles les femmes sont confrontées dans leurs familles, ainsi que le conflit persistant et la détérioration des conditions de vie de nombreuses familles, ont réduit les opportunités d’emploi et augmenté le taux de chômage au sein de la société yéménite. Tout cela a été une cause majeure pour de nombreuses femmes de ne pas poursuivre leur parcours universitaire ».
Selon Howaida Salem, elle dit que les défis auxquels les femmes sont confrontées peuvent être résumés en trois points principaux : d’abord, les normes et traditions, qui affectent de manière excessive les femmes dans les zones rurales, les empêchant de poursuivre des études supérieures et marginalisant ainsi leurs capacités. Ensuite, la perception dévalorisante continue du rôle des femmes dans la société et le manque d’égalité avec les hommes. Enfin, les défis financiers, qui influent sur le niveau de revenu familial et affectent la poursuite des études des jeunes filles, souvent en raison des conditions économiques difficiles du pays.
Ismaïl Al-Aghbari a confirmé que les femmes et les jeunes filles font face à de nombreuses difficultés et défis dans les domaines de l’éducation et du travail. Il existe une autorité masculine qui détermine les spécialités et les emplois que les femmes sont autorisées à occuper, ce qui constitue l’un des plus grands problèmes auxquels elles sont confrontées.
Il a souligné qu’il n’existe pas de solutions spécifiques à ces difficultés, mais que les femmes et les jeunes filles font preuve d’une détermination à affronter ces défis. Elles défient la société ainsi que les coutumes et traditions qui imposent des restrictions, qu’elles proviennent de la famille, de la société.
Il a également expliqué que parmi les principaux défis figurent le manque d’encouragement pour l’éducation des filles par rapport à celle des garçons, ainsi que l’interdiction pour elles de se rendre dans des régions éloignées pour obtenir l’éducation souhaitée. De plus, la pauvreté extrême prive les femmes de l’éducation et les pousse à travailler ou à se marier précocement, en particulier dans les familles conservatrices.
Il a souligné que ces défis nécessitent une action collective de la part de toute la communauté féminine pour faire face à ces restrictions qui limitent les ambitions des femmes et entravent leur participation académique et professionnelle.
Les solutions
En ce qui concerne les solutions pour influencer les sociétés afin que les femmes poursuivent leur éducation, Howaida Salem déclare : « Il est essentiel de soutenir moralement et matériellement les femmes pour qu’elles poursuivent leurs études par divers moyens et méthodes, à travers des initiatives, des activités, des événements, des campagnes de sensibilisation et d’autres moyens. Il faut intégrer la dimension financière comme partenaire pour atteindre cet objectif, et œuvrer à l’augmentation des opportunités d’emploi et d’une embauche équitable pour les femmes après l’achèvement de leurs études, en renforçant les partenariats et la collaboration entre les institutions académiques et communautaires pour soutenir l’autonomisation des femmes. Ainsi, de nombreux obstacles seront surmontés pour les Yéménites, un environnement favorable sera créé pour leur parcours académique, et leurs ambitions scientifiques et de recherche seront réalisées ».
Quant au point de vue d’Ala’a Faqira, il souligne que l’amélioration de la situation économique et la fourniture de salaires aux employés aidera les femmes à poursuivre leurs études.
Il ajoute : « Il est nécessaire de fournir des opportunités d’emploi pour elles afin de bénéficier aux familles et de sortir de la difficile situation économique. En effet, tout le monde sait qu’il est devenu difficile d’accéder aux universités publiques, c’est pourquoi de nombreux jeunes et femmes se tournent vers l’enseignement supérieur privé, ce qui nécessite un budget spécifique. Il est donc impératif de créer des opportunités d’emploi afin qu’elles puissent couvrir leurs besoins ».
Salah Al-Waasi conclut en disant : « Les solutions et les mesures les plus importantes pour développer le rôle des femmes dans l’éducation et la recherche scientifique sont la mise en place de programmes d’autonomisation des femmes ».
De nombreux rapports de presse soulignent que le gouvernement doit offrir des opportunités d’éducation gratuites pour les filles à tous les niveaux d’enseignement, y compris l’enseignement supérieur, et lutter contre la pauvreté par le biais de programmes de soutien aux familles défavorisées. De plus, le gouvernement, ainsi que la communauté et les organisations locales et internationales, doivent travailler à créer des opportunités d’emploi pour les femmes, ce qui les aidera à financer leur éducation, et augmenter les opportunités d’accès aux bourses d’études. Il est également essentiel de soutenir les programmes d’éducation des femmes, car cela les aide à surmonter les défis auxquels elles sont confrontées.