Par Yomna Ahmed

 

Ces dernières années, le Yémen a connu de nombreuses crises politiques, économiques et humanitaires, qui se sont aggravées avec le déclenchement du conflit. Cela a entraîné la destruction des infrastructures, la détérioration des services de base, une hausse du chômage et de la pauvreté, poussant ainsi de nombreuses personnes à émigrer en quête de sécurité, de stabilité et de meilleures conditions de vie. Parmi ces migrants, les femmes constituent une part importante ; elles ont cherché à émigrer pour trouver de meilleures opportunités d’emploi et une vie plus stable. L’émigration de ces femmes qualifiées a aggravé la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans de nombreux secteurs au Yémen, tels que la santé, l’éducation, etc., affectant ainsi considérablement le développement du pays.

Suite à ces événements, l’unité d’information et de sondage d’opinion de Yémen Information Center a mené une enquête sur « Les Voix des Femmes Yéménites dans la Diaspora ». Cette étude a pour objectif d’analyser les opinions d’un échantillon de la société yéménite concernant les Yéménites vivant à l’étranger, leur impact sur le développement du pays, ainsi que les principales difficultés auxquelles elles sont confrontées en dehors du Yémen.

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 124 participants issus de différentes régions du Yémen. La répartition entre les sexes était relativement équilibrée, avec 66,7% de femmes et 33,3% d’hommes. Les participants étaient répartis sur différentes tranches d’âge : le groupe d’âge de 26 à 35 ans représentait la plus grande proportion (45,8%), suivi du groupe d’âge de 36 à 45 ans avec 25%. De plus, 20,8% des participants avaient entre 46 et 65 ans, et 8,3% étaient âgés de 18 à 25 ans.

En termes d’éducation, les titulaires d’une licence constituaient le groupe le plus représenté avec 75%, suivis par les titulaires de diplômes supérieurs avec 12,5%. Par ailleurs, 8,3% des participants étaient titulaires du baccalauréat et 4,2% étaient des étudiants universitaires.

L’enquête a couvert 9 gouvernorats yéménites ; Sanaa étant le gouvernorat avec le pourcentage le plus élevé de participants à 33,3%. Suivi par Aden avec 20,8%, Hadramaout avec 12,5%, Ta’izz avec 8,3%, et Ibb avec 8,3%. 4,2% ont également participé de Lahj, 4,2% de Al Jawf, 4,2% de Al Mahwit,  et 4,2% d’Al-Hodeïda.

 

Résultats principaux :

Dans un premier temps, nous avons interrogé les participantes au sondage sur les principales raisons qui ont poussé les femmes yéménites à émigrer. Voici leurs réponses :

  • À la recherche de meilleures opportunités d’emploi et d’une plus grande stabilité, à hauteur de 79,2%.
  • Fuyant les conflits et les troubles politiques, à hauteur de 62,5%.
  • À la recherche de meilleures opportunités d’éducation, à hauteur de 41,7%.

 

Concernant l’impact de l’émigration des femmes yéménites vers d’autres pays sur la société yéménite, 66,6% des personnes interrogées ont indiqué que cette émigration avait un impact positif sur la société yéménite, 20,8% ont déclaré qu’elle avait un impact négatif, tandis que 12,6% ont affirmé ne pas avoir d’opinion sur la question.

Interrogé sur le soutien apporté par le gouvernement yéménite aux Yéménites vivant à l’étranger, 58,3% ont affirmé que le gouvernement yéménite n’apporte aucun soutien aux femmes vivant à l’étranger, tandis que 33,3% ont déclaré ne pas en avoir la moindre idée, et seulement 8,4% ont indiqué que le gouvernement yéménite apporte un soutien limité aux Yéménites vivant à l’étranger.

Lorsqu’on aborde les domaines dans lesquels les Yéménites de la diaspora contribuent au développement de leur pays, les réponses des participants à l’enquête ont été les suivantes* :

  • La préservation du patrimoine culturel yéménite, avec un taux de (54,2%).
  • Le bénévolat dans le domaine de l’aide humanitaire, avec un taux de (50%).
  • L’éducation et la formation, avec un taux de (45,8%).
  • Le soutien aux petites et moyennes entreprises au Yémen, avec un taux de (37,5%).
  • Les soins de santé, avec un taux de (33,3%).
  • L’activisme politique et social, avec un taux de (27,9%).

 

En ce qui concerne les défis auxquels font face les femmes yéménites en exil, les participants ont exprimé les points de vue suivants :

  • La discrimination et le racisme (66,7%).
  • La nostalgie du pays natal (58,3%).
  • La difficulté d’intégration dans la nouvelle société (54,2%).
  • Les contraintes culturelles (45,8%).

 

En conclusion, les résultats de cette enquête révèlent la profondeur de la crise que traverse la femme yéménite, qu’elle soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. L’émigration, bien qu’elle soit un refuge pour beaucoup d’entre elles en quête d’une vie meilleure, leur a imposé de nouvelles charges et de grands défis. Mais malgré les difficultés auxquelles font face les Yéménites en exil, elles ont prouvé leur capacité à résister et à créer, contribuant ainsi à préserver le patrimoine culturel yéménite et soutenant leur pays.

 

 

 

 

Question à choix multiples où chaque réponse a été analysée séparément comme un échantillon distinct avec un taux de réponse de 100%.