La femme dans le développement et la paix – Alia Mohammed
Le travail dans les médias est comme l’un des métiers les plus ardus et les plus difficiles, car il s’agit d’un domaine plein de défis et d’un environnement pratique changeant, exigeant que ses travailleurs soient présents lors d’événements rapides et de faire face aux pressions du temps, des délais et des performances.
Les femmes sont l’un des éléments les plus importants dans le domaine médiatique, l’un des groupes les plus touchés lors de la couverture médiatique. La femme travaillant dans ce domaine a de nombreux effets négatifs qui peuvent affecter sa santé mentale et physique, en raison d’un certain nombre de facteurs influents, notamment : elle raconte des scènes dures, écoute des histoires tristes, ainsi que des menaces, des critiques et des commentaires négatifs du public, ou même des menaces et des critiques personnelles.
Basma Al-Hakimi, femme des médias, dit : « Le métier des médias est l’un des métiers les plus influents et l’un des métiers qui nécessitent de grands efforts au travail, car nous traitons d’un ensemble d’événements importants et rapides, et nous devons les transmettre de manière claire et précise, ce qui nous met face à un certain nombre de pressions pour présenter des performances exceptionnelles ».
Elle a ajouté : « Les pressions constantes et les événements que nous couvrons peuvent avoir un impact négatif sur notre santé et nos vies, surtout les événements que nous couvrons pendant les conflits. Il y a des scènes et des histoires de souffrance qui nous accompagnent à tout moment, c’est difficile à oublier ».
Al-Hakimi a souligné ses obstacles rencontrés dans son travail journalistique et dans la couverture médiatique, et conforme que la difficulté d’obtenir des informations auprès des sources et de se déplacer d’une région à l’autre en raison des conditions de sécurité, affecte la performance des travailleuses dans le domaine journalistique et de nombreuses travailleuses pourraient être contraintes de quitter la profession, en raison des restrictions imposées lors de la publication.
Elle a expliqué que la femme travaillant dans le domaine des médias reste dans une longue course contre l’horaire tout en faisant son travail, notamment à la lumière des pressions psychologiques et de l’horaire limité associés au domaine des médias. Ce qui la rend vulnérable à la dépression, à la fatigue et au manque de sommeil, en raison de longues heures de travail et d’horaires irréguliers, cette fatigue constante peut entraîner de la frustration et une perte d’intérêt pour le travail et la vie personnelle.
Des effets psychologiques
Les femmes en médias travaillent dans un environnement de travail instable, ayant de nombreux défis professionnels et de lourdes responsabilités, ce qui peut entraîner un stress psychologique chez elles.
Mona Mohammed, psychothérapeute, définit le stress psychologique comme la réponse du corps aux influences environnementales qui l’entourent et la capacité de l’individu à interagir avec les différents défis et exigences de la vie.
Elle déclare : « Le stress psychologique résulte d’un certain nombre de variables personnelles, pratiques ou sociales. Ces variables peuvent être gênantes et douloureuses pour certains, et elles provoquent des effets qui diffèrent d’une personne à l’autre ».
Dans sa paroles, Mona a souligné que la profession des médias subit de grandes pressions psychologiques, en raison du mécanisme de travail qui l’oblige à couvrir les événements et à rapporter l’actualité sur une longue période et de manière continue, cette pression est suffisante pour provoquer du stress et de l’anxiété chez les femmes travaillant en médias et un niveau élevé de stress émotionnel et psychologique chez elles.
Elle a ajouté : « La femme travaillant dans les médias peut avoir à un certain nombre de défis qui l’affectent psychologiquement, notamment les différents points de vue du public, les commentaires négatifs et les critiques, en plus de couvrir les événements avec professionnalisme, objectivité et impartialité totale lors de différends et de conflits ».
Dans un contexte similaire, Marwa Al-Ariqi, journaliste, dit : « La violence et les questions humanitaires sont parmi les problèmes les plus importants de la société. De nombreuses femmes yéménites des médias travaillent à couvrir de tels événements, et elles subissent des effets psychologiques et sanitaires en conjonction avec la pression de livrer le matériel médiatique à temps, ce qui les incite à s’arrêter du travail, et fait refus de continuer comme journaliste ».
Elle ajoute également : « La femme des médias peut avoir des scènes dures et poignantes qui laissent des effets divers, la laissant dans un état de dépression et de stress post-traumatique ».
Elle poursuit : « Les différences financières et administratives sont également une angoisse psychologique. Le retard ou l’absence de cotisations financières se répercute sur sa performance journalistique, la continuité de sa production, voire sa créativité. Il en va de même pour les différences administratives au sein de la rédaction, car l’harmonie de l’équipe est une condition fondamentale de sa cohésion et de sa stabilité, cela nécessite une gestion sage et juste ».
Des impacts sociaux
Malgré les progrès réalisés dans le domaine de l’égalité de deux sexes, notre société yéménite entretient encore une perception dépassée et limitée du rôle de la femme travaillant dans les médias. Donc, elle a un certain nombre de défis pour obtenir des opportunités d’emploi égales à celles de l’homme et souffre de la discrimination en matière de salaires et de promotions.
La femme peut avoir de fortes pressions pour parvenir à un équilibre entre ses responsabilités professionnelles et ses responsabilités familiales. En outre, d’autres défis sociaux sont liés aux rôles stéréotypés imposés à la femme, tels que les préjugés sexuels, la discrimination culturelle et professionnelle, qui comptent parmi les plus grands défis de la femme dans le domaine des médias et affectent son parcours professionnel et sa vie personnelle.
Munira Al-Tayar, journaliste, déclare : « Les femmes travaillant dans les médias peuvent être exposées à des critiques et à des préjugés en raison de la couverture fournie. Le domaine des médias, comme on le sait au Yémen, est dominé par l’homme, certains n’acceptent pas que la femme ait un rôle dans ce domaine, ce qui l’expose à des campagnes d’intimidation et de dévalorisation de son statut, étant une femme, en plus d’être jugée comme ayant un mauvais caractère ; parce qu’elle a décidé d’entrer dans ce domaine ».
Elle a ajouté : « De telles pratiques et actions barbares font perdre confiance de la femme travaillant dans les médias. En conséquence, elle décide de laisser le champ à l’homme et d’aller travailler à distance depuis chez elle. Certaines femmes se tournent vers un autre domaine d’activité, malgré leur capacité pratique et scientifique à travailler dans les médias ».
D’un autre côté, Marwa Al-Ariqi dit : « Dans l’esprit des gens, le travail journalistique est lié au fait qu’il est exclusivement réservé aux hommes, c’est un problème pour les filles qui veulent étudier cette spécialité, et un problème pour les femmes journalistes travaillant dans ce domaine pendant la couverture médiatique, car les sources ne leur répondent pas. Contrairement aux hommes, trouvent une plus grande opportunité de former des sources, de renforcer leurs relations avec elles et d’entretenir un côté amical avec elles, car les hommes au Yémen passent leur temps mâcher de qat, tandis que les femmes ne peuvent pas y accéder. Ce qui fait un fossé entre les journalistes, femmes et hommes, car ils se distinguent par l’obtention d’informations de leur source en un temps record, tandis que les femmes sont en retard ».
Elle a ajouté : « Le travail des médias n’est limité ni par lieu ni par temps, la descente des femmes médias sur le terrain représente un danger pour elles dans des endroits spécifiques qu’elles ne peuvent atteindre à moins d’être accompagnées par un homme, ainsi que le temps une fois que le soleil est absent et que la nuit arrive, les femmes journalistes devraient arrêter de travailler et rentrer chez elles ».
Des traitements et solutions
Les femmes des médias ont de grands défis lorsqu’elles couvrent la violence et les questions humanitaires. La société et les institutions médiatiques doivent apporter le soutien nécessaire et être conscientes de ces défis.
Basma Al-Hakimi souligne l’importance d’offrir un environnement de travail flexible et encourageant, ainsi que des opportunités de formation et de développement à celles qui travaillent dans ce domaine, pour améliorer leurs connaissances et leurs compétences pour faire face aux contraintes de temps et à la pression du travail. En plus d’animer des cours de formation sur la gestion de la violence et des questions humanitaires, et de prendre des mesures de sécurité au travail.
Elle a ajouté : « Tout le monde devrait s’unir pour changer la société et accroître la prise de conscience afin de renforcer l’égalité des chances et de parvenir à une existence juste dans ce domaine ».
À son tour, Mona Mohammed a souligné l’importance de fournir un soutien psychologique durable aux travailleuses en médias, notamment des séances thérapeutiques et une formation psychologique.
Elle a ajouté : « Les institutions médiatiques doivent adopter des politiques et des programmes qui soutiennent la santé des travailleurs, en plus de fournir un environnement de travail sain et favorable qui encourage un équilibre entre le travail et la vie personnelle ».