La femme dans le développement et la paix – Afrah Borji

Munira Al-Tayar a fait son nom en tant que journaliste pionnière dans le domaine des médias au Yémen, motivée par sa passion et son amour pour le journalisme depuis son enfance. Elle a grandi dans un environnement médiatique distingué. Son père était auparavant un éminent journaliste économique au journal Al-Thawra et occupe actuellement le poste de directeur des médias à la Chambre de commerce et d’industrie.

Munira dit : « Depuis la neuvième classe, j’examinais attentivement les articles de mon père et j’essayais de l’imiter par écrit. Je me suis promise que je serais un journaliste comme lui, alors je me suis inscrite à la faculté de l’Information, défiant la peur et l’opposition de ma mère, en plus de l’opposition de ma famille et de mes proches ».

Le soutien de son père a été crucial pour sa carrière. Munira est diplômée et a commencé à travailler de manière indépendante. Elle a insisté de développer ses compétences, elle a suivi des cours et des formations dans le domaine du journalisme et a obtenu le master dans le même domaine, motivée par sa passion et son amour du métier.

Un bon début

Munira est diplômée de la faculté d’Information de l’Université de Sana’a, Département du journalisme, en 2017. Ce n’était pas la fin, elle a commencé son parcours et ses réalisations qui ne se sont pas limitées à étudier pour la licence, elle a continué pour avoir le master en journalisme en 2022.

Munira Al-Tayar est une journaliste d’investigation indépendante et une reportrice expérimentée, dotée d’une forte formation et d’une participation active à diverses associations professionnelles. En plus, elle a fait 30 reportages d’investigation, 30 articles, 150 articles de presse et 50 rapports complets et des articles approfondis depuis l’obtention de son diplôme à l’Université.

Munira est l’une des femmes yéménites qui travaillent dur, en raison de la situation sociale, des coutumes et des traditions, elle a su se distinguer parmi de nombreuses femmes des médias et journalistes. Elle a défié les circonstances et est devenue un modèle et une histoire de succès pour de nombreuses femmes.

Une société conservatrice

La société yéménite est très conservatrice, la présence de la femme en tant que femme des médias d’investigation est certainement quelque chose de nouveau pour la société. Donc, il y a des difficultés, des défis et des situations très difficiles pour les femmes yéménites travaillant dans le domaine des médias.

C’est pourquoi Munira Al-Tayar a évoqué les situations difficiles rencontrées pendant son travail dans les médias, en particulier le journalisme, en disant : « Certes, la situation actuelle du Yémen a fait que la femme en général est entourée de nombreuses difficultés dans son travail, surtout en tant que femme des médias ou journaliste. La société considère comme la femme entre sur le marché du travail pour faire du chaos et des turbulences dans la réalité économique. Cependant, ce qu’on fait, c’est essayer de refléter une partie de ce qui se passe sur le terrain, c’est tout notre travail journalistique et médiatique qui est le nôtre ».

L’une des situations difficiles rencontrées par Munira était le monopole d’informations importantes sur les sujets qu’elle aborde dans son travail journalistique. Elles sont confinées la plupart du temps aux (rencontres de qat). Étant qu’une journaliste ayant largement rencontré ce problème, elle a essayé de le surmonter en travaillant avec des collègues masculins, pour qu’ils puissent avoir cette information de la source, sans avoir de problème d’être considérée comme une femme et un journaliste dans une société qui n’a aucune pitié pour les erreurs commises par une femme.

Grand intérêt

Ce qui a poussé Munira à s’engager dans le domaine des médias et à s’intéresser de manière dévouée aux questions de la société, qui contribuent à transmettre la souffrance des gens et leurs histoires, ce qui la touche et lui donne une grande envie de les transmettre dans un langage journalistique pour que la société puisse les connaître. Elle s’intéresse particulièrement aux questions de la femme, qui préfère souvent le silence par peur de la société, ainsi que ceux des enfants et plusieurs autres questions, nécessite du courage pour s’impliquer et en écrire de manière impartiale et crédible.

Les expériences et les réalisations

Munira dit : « Le domaine des médias est un monde extrêmement vaste et contribue énormément à l’éducation. La chose la plus importante que j’ai apprise est d’écouter davantage que de parler, écouter les autres les met en confiance vis-à-vis des médias. De même, la crédibilité et l’impartialité font en sorte que la société ait confiance aux écrits du journaliste. La situation est délicate pour un pays comme le Yémen qui souffre des difficultés, nous veillons avec la plus grande attention à l’impartialité, à la crédibilité et à l’exactitude de la transmission de l’information ».

Ajoutant : « Jusqu’à présent, je ne pense pas avoir de grandes réalisations, je suis encore en train d’émerger dans le monde du journalisme et des médias. Un jour récent, une enquête de mon collègue Mohammed Omar et moi a été sélectionnée sur la plateforme de Khuyut du Centre international des journalistes, parmi les meilleurs sujets journalistiques ».

Les défis

Al-Tayar a souligné : « Les défis et les difficultés les plus importants rencontrés dans mon travail journalistique et que j’ai pu surmonter étaient la peur et l’anxiété de ma famille vers moi, car ils croient que la profession des médias et du journalisme est un métier de problèmes et de risques. C’est un défi dans chaque sujet que j’écris, en plus d’affronter ceux qui tentent d’entraver mes efforts à répandre la paix, c’est pourquoi je m’efforce de surmonter ces défis et je me souviens du devoir journalistique de promouvoir construire la paix dans la société ».

La réalité vécue

Concernant la réalité des médias et du journalisme au Yémen, Munira Al-Tayar dit : « La réalité des médias aujourd’hui est inconfortable, malgré le vaste ensemble de moyens de médias disponibles, ils sont souvent contrôlés par différents partis. Toutefois, ce qui suscite l’espoir aujourd’hui, c’est l’émergence de jeunes talents dans le domaine des médias et du journalisme au Yémen, s’efforçant de présenter une image plus positive du pays et du domaine des médias, malgré les obstacles rencontrés dans une réalité triste et tragique ».

Munira Al-Tayar a fini sa parole en disant : « Nous sommes convaincus que notre message doit atteindre, nous devons servir d’exemple en matière de présentation des faits, surtout dans un contexte où des outils d’aide peuvent déformer la vérité ».